Education au Burkina :

Le CCRP milite pour des réformes à divers niveaux.

 

Dans la crise sociopolitique qui vient de secouer durement le Burkina Faso avec des casses et autres actes de vandalismes indescriptibles, beaucoup y ont vu la défaillance du système éducatif, indexé à tort ou à raison comme l’une des sources du mal. La question a alimenté les discussions des membres du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) en cette matinée du 8 juillet 2011 à Ouaga 2000.

Des échanges très nourris des conseillers politiques se dégage une convergence en faveur des réformes au niveau du système éducatif burkinabè. Les membres du CCRP recommandent entre autres l’introduction de l’éducation à la citoyenneté (éducation morale et civique) dans tous les ordres d’enseignement ; le développement de la formation technique et professionnelle pour offrir plus de possibilités d’emplois aux apprenants ; la gratuité de l’école de 3 à 16 ans et l’introduction de l’anglais et de l’informatique dès le primaire. Les Hommes de Bongnessan ont aussi préconisé l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants ; la réglementation des frais de scolarité dans le privé ; la restauration des systèmes d’internat et des cantines dans les établissements ; et l’introduction de l’éducation environnementale dans les établissements. A également été souhaité l’octroi de bourses aux meilleurs élèves et étudiants pour qu’ils puissent poursuivre leurs études dans de bonnes conditions.

« Beaucoup d’entre vous sont là aujourd’hui parce que vous avez reçu des bourses », a lancé, à ce propos, l’honorable Saran Séré. Le Pr Augustin Loada, qui a pris en marche le train des travaux du CCRP en sa qualité de personne ressource, plaide lui aussi pour la restauration des bourses. « Nous, nous faisons partie de ceux qui ont eu la chance de bénéficier de la bourse du primaire au doctorat », a-t-il dit.

Et d’insister, pour ce qui des universités, milieu qu’il connaît bien en tant qu’enseignant de l’Unité de formation et de recherche en sciences juridiques et politiques (UFR/SJP), sur la gouvernance universitaire qui devrait permettre d’aplanir les éventuels conflits entre acteurs et d’avancer. A l’écouter, le tout n’est pas de construire de nouvelles universités ou de déconcentrer celles existantes, mais que cela soit accompagné véritablement d’une implication de toutes les parties prenantes dans le jeu à travers notamment le dialogue inclusif, l’écoute de tous pour éviter les mouvements sociaux à répétition.

Autre point important abordé dans les débats, les écoles franco- arabes. La question a polarisé pendant un bon bout de temps les discussions. Les intervenants, avec en tête Adama Sakandé, voudraient que les produits de ces établissements soient pris en compte dans les recrutements de l’Etat. Car, à ce jour, il semble qu’ils sont des centaines, voire des milliers de diplômés issus de ces écoles qui ne sont pas concernés par les recrutements de l’Etat, alors qu’ils disposent de compétences techniques qui peuvent servir au développement du pays, ne serait-ce dans sa diplomatie envers le monde arabe.

« Faute de possibilités d’emplois adéquats, certains se voient souvent obliger d’exercer des petits métiers », regrette El Hadj Sakandé.




08/07/2011
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