L'éducation, clé de toute évolution

Dans la lutte pour le progrès, la qualité des ressources humaines est un facteur essentiel.
On s'en aperçoit désormais avec plus de lucidité que par le passé. L'expérience de quatre décennies d'indépendance a démontré amplement que l'échec ou les succès mitigés de nos initiatives trouvent souvent leurs origines dans la faiblesse de nos systèmes éducatifs.

 


En Afrique, malheureusement, les indicateurs dans ce domaine sont très faibles. L'analphabétisme est un vrai fléau social qui ralentit à la fois l'émancipation des individus et l'action de la puissance publique dans la mise en œuvre des processus de croissance. Et la conviction est désormais largement établie que l'avenir des pays africains dépendra, pour une grande part, de la généralisation de l'éducation ainsi que du développement de la recherche scientifique et technique.

L'éducation doit être considérée, tant par les décideurs africains que par les partenaires du développement, non pas comme un simple "secteur social" mais comme un véritable investissement. C'est sous cet angle que l'on doit apprécier les efforts financiers qui lui sont consacrés et que l'on a souvent tort de considérer comme "non productifs".

La redéfinition des finalités et des objectifs du système éducatif est une urgence qui s'impose à la quasi-totalité des pays africains. Elle implique une remise en question des programmes dominants en mettant l'accent sur une meilleure adéquation entre les filières d'enseignement et les activités qui génèrent la croissance économique. Mais en dehors même de cette inadaptation des contenus, la dispersion ou le manque de coordination des efforts des pays africains constitue aussi un lourd handicap à la rentabilisation optimale de nos investissements financiers, intellectuels et humains. Notre déficit éducatif est également tributaire de nos démarches par trop solitaires ou nationales là où, au contraire, la concertation, l'intégration et les programmes communs devraient être la règle. Il faut y remédier au plus vite.

 

 

L'analphabétisme est chez eux un vrai fléau qui, en plus de souligner une injustice criarde, ralentit l'émancipation des individus et limite l'action de l'État en faveur de la croissance car l'outil demeure, pour notre époque historique, l'objectivation de l'homme.

L'école de l'Afrique doit s'intégrer à son milieu et œuvrera à promouvoir à la fois ses valeurs essentielles et ses produits. Elle doit être en priorité le moyen pour une formation adaptée et un perfectionnement constant de nos ressources humaines en leur facilitant la maîtrise des techniques et technologies de production puis en veillant à ce que le savoir acquis ait un sens dans l'environnement qui est le leur.

Nous devons les aider dans ce sens. Il faut que ces innovations aillent dans la bonne direction comme partie intégrante de la réforme du système éducatif en leur attribuant la vocation d'établir une saine adéquation entre formation et emploi, en insérant l'école dans son milieu sociologique et en l'adaptant aux besoins réels et concrets des populations.

L'éducation est devenue une urgence continentale. Éduquer, c'est bâtir le futur. Ce défi doit prendre en compte tout particulièrement les jeunes filles. En cette fin du XXe siècle, elles sont toujours exclues du savoir : le taux d'analphabétisme des femmes africaines s'élève à plus de 65%. Même lorsqu'elles sont scolarisées, on constate un nombre très important d'échecs et d'abandons de filles avant la fin du premier cycle. Or, ce sont les femmes qui éduquent les enfants, leur transmettent les règles et les valeurs communes, les connaissances de base. Ce sont elles qui socialisent l'enfant. Ce sont elles qui stimulent son intelligence, sa curiosité, sa créativité.

Un enfant vivant dans un milieu fermé avec une mère analphabète est un enfant handicapé dès le départ. Les femmes prisonnières des coutumes et des traditions du fait de leur analphabétisme ne transmettent pas le savoir et leurs enfants courent le risque de vivre la sclérose de l'ignorance jusqu'à la fin de leur vie.
Nous devons mettre l'accent sur le droit légitime des femmes et des filles à l'éducation. C'est un principe de démocratie.

L'inégalité entre l'homme et la femme est un constat à l'échelle mondiale mais ce phénomène est amplifié là où les femmes sont analphabètes. Les hommes qui savent lire et écrire disposent alors d'une arme supplémentaire pour maintenir les femmes sous leur férule.

 



Le rôle des femmes est devenu si crucial pour l'Afrique, qu'il y a urgence au développement et qu'il faut agir vite. Le plan d'action pour l'éducation des filles dont la mise en œuvre est en cours en Afrique, a cette vocation de stimuler la scolarisation des filles et d'élever progressivement leur taux de scolarisation.



02/10/2010
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